C'était incroyable, j'arrivais à voir clairement, malgré l'obscurité nocturne, les habitants de cette étrange planète vaquer à leurs occupations. Ils avaient une peau marron, vraiment marron, pas comme la nôtre. Elle évoquait curieusement dans mon esprit, certainement trop privé de friandises ces derniers temps, un biscuit chocolaté.
Leurs yeux étaient tout ronds et brillaient d'un jaune éclatant, et même inquiétant. Très trapus, ils se déplaçaient maladroitement sur de courtes jambes aussi épaisses que des troncs, entraînant dans un mouvement de balanciers leur tête oblongue couverte de poils raides, épais et sombres. Leurs quatre bras se balançaient de concert dans un mouvement hypnotique dérangeant.
Ces six membres qui ne semblaient disposer d'articulations leur conféraient finalement l'allure de gros scarabées en position verticale. En même temps, leur appendice nasal les dotait d'un air porcin tandis que leur crinière avait tout d'un goupillon sale.
Je n'avais jamais vu de créatures aussi pataudes et ridicules.
Leurs rues, qui sinuaient entre des bâtiments ovoïdes, étaient grouillantes de monde et d'activité. Des sortes de cuves, embarquant plusieurs passagers à ciel ouvert, se déplaçaient en tournant sur elles-mêmes dans de gigantesques rainures centrales. Des spots colorés clignotaient un peu partout.
J'activai la fonction son pour entendre le bruit feutré du glissement des bassines de transport et une sorte de gazouillis qui devait correspondre au langage articulé des autochtones.
Leur monde, de manière surprenante, n'était pas bruyant. Tous les sons semblaient tamisés.
"Ne risquent-ils pas de nous voir ?, m'inquiétai-je.
- Nous sommes en mode furtif local. Notre XANMOO vérifie que le vaisseau a une vitesse apparente compatible avec leurs appareils volants et la surface externe du vaisseau renvoie l'image de leur carlingue et de leurs signaux de position. Même leur image radar est simulée.
- En clair, les bestioles de XANTON croient voir un de leurs aéronefs, ajouta Lark.
- Ce ne sont pas des bestioles, mais des OEMII !, s'offusqua DIUUL.
- Hum, des OEMII qui ne rechigneraient pas à nous inclure à leur repas du dimanche, si j'en crois les données fournies par Gordo...
- Nous représenterions une saine source de protéines. Ils ne connaissent pas notre état d'OEMII, ils ne commettraient donc pas d'infraction à nos lois morales, compléta notre ummite de service."
Tout à coup, Lark se mit à hurler et Olga à sonner. Un appareil volant local venait de s'afficher sur nos écrans de contrôle.
J'aime beaucoup, mon attente est récompensée. Beau travail, vivement la suite!
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