Le témoignage que je vous confie aujourd’hui vous étonnera sans doute. Il n’est pas en rapport direct avec UMMO mais il concerne un membre de la petite communauté de ceux qui ont découvert les tweets ummites.
Le témoin, qui est une femme, est tout à fait conscient de son côté extraordinaire. Un tel souvenir est lourd à porter. On ne peut se confier, même à ses proches. On sait ce que l’on a vécu, on sait qu’on n’est pas fou, mais on est face à quelque chose qui ne devrait tout simplement pas être.
Mais le mieux n’est-il pas de l’écouter nous raconter son histoire ?
Je me dois juste de préciser quelques éléments permettant de mieux cerner les circonstances de cette rencontre du 3ème type car c’est de cela dont il s’agit. Notre témoin était dans une phase de sa vie difficile car sa mère était gravement malade. Elle était donc, on le comprendra aisément, très préoccupée et sa sortie nocturne était pour elle, certainement, une façon de se laver le cerveau.
J’ai été très touchée par son témoignage et je pense que vous le serez aussi...
Je n’en dirai pas plus car je tiens absolument à préserver son anonymat et sa vie privée.
Voici donc son récit :
« Je ne sais pas comment écrire ça. Je n'ai jamais écrit ce genre de chose. Disons que je n'ai jamais posé ces faits par écrit.
Avant de commencer, je dois expliquer la situation de l'époque. J'ajoute que je suis quelqu'un de terre à terre, surtout au moment des faits.
A cette époque, et depuis plusieurs années, ma mère habitait en Catalogne Espagnole, dans un charmant petit village qui borde la mer.
Pour être tout à fait "fair-play" je dois dire que j'habitais à Paris et que je rentrais de longs mois de travail fait en province. J'étais éreintée. Physiquement et psychiquement.
Si je fais part de ce qui suit, ce n'est pas pour attirer une quelconque sympathie mais afin d'expliquer pourquoi je m'entêtais à pêcher après la nuit tombée.
Comme je n'avais pas été très présente ces derniers mois à cause de mon travail, je mettais un point d'honneur à pêcher du poisson frais à ma mère quotidiennement quand j'étais à son chevet.
Ce jour-là, j'avais pris le thé avec elle après sa sieste. Le ciel commençait à s'assombrir, mais j'avais besoin de pleurer de tout mon soûl tranquille, dans un endroit où personne ne pourrait m'entendre ou me voir...
Je prétexte mon poisson quotidien, je m'empare de mon matériel de pêche et je longe "las ramblas" vers la crique du petit port. Je n'aime pas trop ce "quartier" hors saison touristique car seulement deux catalans y résident à l'année, ce qui donne à cette partie de fin de village des allures de "village fantôme". On n'y croise pas même un chat...
Bref, c'est le cœur lourd, les larmes chaudes et coulant ardemment sur mes joues, certaines dues au vent qui est vif ce soir là, que j'arrive sur mon lieu de pêche. Je m'installe. Le ciel s'assombrit et je dois m'aider de ma lampe frontale. Je calcule le sens du vent et je lance ma ligne dans le canal. Le soleil n'est pas encore couché et je mets ma polaire. J'attends dix bonnes minutes, rien.
Il fait presque nuit, je relance ma ligne. Le vent se lève ce qui la dévie sur les rochers d'en face. Je tente toutes les techniques. Je râle. Je perds le plomb, le ver, l’hameçon et un peu de ma dignité: je n'ai pas compté les vagues. Je coupe.
Le vent est fort, j'enfile ma veste. Je me mets à l'abri derrière une poubelle et contre le vent pour refaire ma ligne. Les lampadaires s'allument.
Je me remets en place, je regarde le vent, je compte les vagues et je lance. Cette fois, c'est bon.
Il fait nuit, je laisse ma lampe allumée près de l'entrée de ma ligne dans l'eau pour attirer les poissons. Le vent se lève.
Je regarde la source du vent dans le ciel: des gros nuages arrivent des montagnes. Je comprends que c'est tendu. Il ne me reste qu'une heure, deux au grand maximum. J'attends dix bonnes minutes, il fait nuit noire, le vent est fort, les seules lumières sont artificielles. Derrière moi les nuages et devant un ciel assez étoilé. J'ai à peine le temps de réaliser pleinement ce beau contraste que ma canne tressaille. Je n'ai pas à me battre longtemps, ce n'est pas un gros calibre. Je relève ma maigre et unique prise. Comme je le craignais: trop petite. Je la détache et la remets à l'eau. Le vent souffle de plus belle, doucement les nuages commencent à s'installer en face et voilent un peu les étoiles.
Je regarde le vent, je compte et lance. C'est bon: bien dans l’alignement du canal. Je regarde l'entrée de ma ligne avec ma lampe frontale pour les poissons. J'attends quelques minutes... Puis je ne sais pour quelle raison, comme dans un mouvement par réflexe, j'ai tourné la tête. Aucun bruit n'a pourtant attiré mon attention. Si je n'avais pas tourné la tête...
C'est ce qui fait que j'ai tant de mal à partager cette histoire.
Ce que j'ai vu est surréaliste au premier et second sens du terme.
J'ai du mal à croire moi-même à ce que mes yeux ont vu.
Je rappelle qu'à cette époque, il était inutile de me parler "extra-terrestre" sans que je ne m’esclaffe.
Je me souviens de ce que je voyais.
La rive d'en face, les vagues, les roches, les lumières orange des lampadaires et cette chimère : de longues jambes, qui ressemblent à celles des grenouilles, surmontées d'une tête de poisson à la verticale ; le tout en train de courir vers la mer. Mon cœur n'a fait qu'un bon. Le temps m'a semblé alors comme ralenti. La chimère "grenouille/poisson" courait et en quelques pas s'est "morphée" en petite silhouette "sticklike", effilée, mais bipède. La tête de genre humain. La figure a couru encore quelques mètres et a disparu comme dans une lueur.
Mon cœur est redescendu dans ma poitrine. Mes jambes sont devenues molles. J'ai posé ma canne, puis l'ai reprise pour ramener la ligne. J'essayais de garder mon calme, toute ma tête et de revoir ce que j'ai vécu. J'ai ajusté ma lampe pour vérifier que j'étais bien en lumière maximale lors de ces quelques secondes qui me parurent longues. Oui, c'est bon. Je me touche les yeux. Non je n'avais rien. J'ai bien vu ce que j'ai vu. La source principale de lumière éclairant la scène, était ma lampe frontale. Il y avait bien sûr d'autres sources de lumières secondaires émanant des lampadaires, mais ces sources étaient éparses et plus loin.
Je me rassemble, range ma ligne et mon matériel à une vitesse que je n'ai jamais égalé. Je déplie mon petit couteau, qui déplié tient à l'horizontale dans la poche arrière de mes jeans. Je prends mon barda et fais le "carré", le tour du "petit-port".
J'arrive devant les typiques plots blancs servant de barrière qui séparent les "ramblas" de la plage où j'ai vu cette chimère/métamorphose.
L'ambiance, les faits, le lieu glauque... Pour je ne sais quelle raison étrange je décide de dissimuler mon matériel de pêche au mieux dans le cas d'une éventuelle fuite et/ou dans l'espoir de le revoir. J'ai toujours ma lampe frontale. Je sors mon petit couteau de ma poche arrière, je le tiens dans ma main droite la lame le long de mon bras, "l'écorcheuse" vers l'extérieur.
Je passe les plots blancs et fais quelques pas sur la plage de sable et de roches. Je ne vois rien. Mes sens sont en alerte. Je rappelle que le vent est toujours très fort. Je regarde sur la gauche vers la première ligne que j'avais perdue. Je ne vois rien. Je regarde en face. La mer se lève. Je fais quelques pas. Je m'arrête. J’éteins ma lampe. Je ferme les yeux et respire le vent. Je ne sens rien dans l'air, mais mes sens sont en alerte. Je sors ma lame, rallume ma lampe frontale et fais quelques pas en arrière. Je ne suis pas rassurée. J'ai ressauté les plots blancs. J'ai pris mon matériel et je suis vite rentrée. Sur le chemin je ne pouvais m'empêcher de revoir ce que j'avais vu, de questionner ce que j'avais vu, tout en ayant peur de me rappeler de ce que je venais de voir, et sans trop rien y comprendre: sur quelques mètres dans la nuit, j'ai vu une chimère à corps de grenouille et tête de poisson à la verticale se morpher en petit, mais très petit, de ce que j'apprendrais dans le futur s’appeler, "petit gris"...
Pourtant je sais bien ce que j'ai vu.
Quelques jours après je suis retournée sur les lieux du "morphing" dont j'ai été témoin et de l'endroit où je pêchais. J'ai estimé la hauteur de la figure qui courait être entre cinquante et quatre-vingt-dix centimètres.
Après toutes ces années, je suis toujours sûre de ce que j'ai vu.
Je ne comprends toujours pas et je n'ai jamais rien revu de pareil.
Pour tout avouer, il m'a fallu un bon mois pour avoir le cran de partager ces courts instants.
Ce n'est pas une période dont j'aime me rappeler et c'est un moment de mon passé qui me met assez mal à l'aise. »
J’ai posé quelques questions auxquelles notre témoin a eu la gentillesse de répondre :
«- À quelle distance était-il de toi quand tu l'as vu ?
- L’orée des vagues, en face de moi, était à une dizaine de mètres et la figure était à une quinzaine de mètres. La lampe frontale que je portais lors des faits était une lampe de spéléo professionnelle avec une portée de 100 mètres en puissance maximale (j'utilise la même lampe dans mon travail sur les plateaux, juste pour te dire que je la connais bien).
- A-t-il changé de taille pendant sa métamorphose ?
- La chimère me paraissait un peu plus "grande" que le très petit gris effiloché de la fin. Mais est-ce un réel changement de taille dans la hauteur ? Je ne crois pas, je pense que la chimère me paraît juste plus "corpulente" en contraste avec ce "petit pantin" de fin de course.
- Il était de quelle couleur avant, en version grenouille ?
- La chimère avait des jambes couleur algue et la tête de poisson était couleur sardine, en fait la tête ressemblait à celle d'une sardine (jamais je n'aurais cru qu'un jour j'écrirais une phrase pareille).
Le tout avait des tons dans les bleus-gris et verts-gris pour les jambes. Je note tout de même que les lumières des lampadaires étaient tungstènes (assez orange dans les 3000°K) et ma lampe était froide (5600°K, voire plus en voltage maximal), ce qui devait renforcer les aspects froids du petit gris.
- À quelle vitesse se déplaçait-il ?
- Quand je suis revenue quelques jours après, en plein jour, j'ai fait une estimation. Je fais 1m75 et c'était pour moi la vitesse d'un "jogging très tranquille" sans vraiment trop forcer. 4 ou 5 km/h.
Ce qui est très étrange c'est qu'à force de revoir la scène, j'ai l'impression que la chimère courait "dans de la choucroute" alors que le petit gris donnait l'impression d'une réelle course; enfin dans le sens physique du terme: une masse animée se déplaçant dans un environnement physique et gravitationnel.
- Combien de temps l'as-tu vu ? Apparemment quelques secondes...
- C'est ça. Entre 5 et 7 secondes tout au plus. Mais ça m'a paru facilement le double, l'adrénaline je suppose.
- Quand il a disparu, il s'est évanoui sur place ? Tu parles d'une lueur. Tu as vraiment perçu un flash ? Si oui, de quelle couleur ?
- Il y a eu comme une faible lueur pendant un très court instant autour du petit gris dans sa course et c'est après qu'il s'est "évanoui", toujours dans sa course. Il a disparu un peu comme si dans Photoshop l'opacité de son calque était passée de cent à zéro en une ou deux secondes.
Je ne sais pas si je suis claire, mais c'est la meilleure métaphore dont je suis capable.
- Autre question que je pose à tous ceux qui me parlent de rencontres bizarres : as-tu vécu des phénomènes anormaux après cette rencontre ou as-tu fait des rêves qui sortent de l'ordinaire ?
- Après la mort de ma mère quelques mois après, on peut même compter en semaines, la lampe de sa table de nuit dans sa chambre s'allumait. Et oui, j'ai fait un rêve étrange après. J'étais dans un jardin près d'une grande maison, il faisait nuit et une petite boule de lumière est descendue du ciel. En fait c'était un vaisseau. Un peu comme le sac de Mary Poppins, une toute petite boule mais qui contient un équipement grandeur nature.
Je ne sais trop comment j'ai fini à bord, il n'y avait qu'un alien et l’ordinateur de bord. À un moment il a refusé de me laisser descendre et on s'est battus, c'est là que j'ai vu qu'il ressentait la douleur. Je lui ai fait une clef, on s'est retrouvés dehors dans le jardin, sa boule flottait au dessus de nous. On a parlé. Il m'a demandé de le laisser partir ce que j'ai fait. Depuis je n'ai plus jamais rêver de petit gris. »
Une fois n’est pas coutume, les illustrations de ce billet ont été réalisées par le témoin lui même. J’ai toutefois colorisé son 1er dessin et ajouté un fond.
N’hésitez pas à poser des questions ou à réagir.
Comme pour tous les témoignages présents sur ce blog, j’ajouterai ce lien vers des réserves d’usage qui ne sont en aucun cas à prendre comme un signe de suspicion à l’égard du témoin.
Le témoin, qui est une femme, est tout à fait conscient de son côté extraordinaire. Un tel souvenir est lourd à porter. On ne peut se confier, même à ses proches. On sait ce que l’on a vécu, on sait qu’on n’est pas fou, mais on est face à quelque chose qui ne devrait tout simplement pas être.
Mais le mieux n’est-il pas de l’écouter nous raconter son histoire ?
Je me dois juste de préciser quelques éléments permettant de mieux cerner les circonstances de cette rencontre du 3ème type car c’est de cela dont il s’agit. Notre témoin était dans une phase de sa vie difficile car sa mère était gravement malade. Elle était donc, on le comprendra aisément, très préoccupée et sa sortie nocturne était pour elle, certainement, une façon de se laver le cerveau.
J’ai été très touchée par son témoignage et je pense que vous le serez aussi...
Je n’en dirai pas plus car je tiens absolument à préserver son anonymat et sa vie privée.
Voici donc son récit :
« Je ne sais pas comment écrire ça. Je n'ai jamais écrit ce genre de chose. Disons que je n'ai jamais posé ces faits par écrit.
Avant de commencer, je dois expliquer la situation de l'époque. J'ajoute que je suis quelqu'un de terre à terre, surtout au moment des faits.
A cette époque, et depuis plusieurs années, ma mère habitait en Catalogne Espagnole, dans un charmant petit village qui borde la mer.
Pour être tout à fait "fair-play" je dois dire que j'habitais à Paris et que je rentrais de longs mois de travail fait en province. J'étais éreintée. Physiquement et psychiquement.
Si je fais part de ce qui suit, ce n'est pas pour attirer une quelconque sympathie mais afin d'expliquer pourquoi je m'entêtais à pêcher après la nuit tombée.
Comme je n'avais pas été très présente ces derniers mois à cause de mon travail, je mettais un point d'honneur à pêcher du poisson frais à ma mère quotidiennement quand j'étais à son chevet.
Ce jour-là, j'avais pris le thé avec elle après sa sieste. Le ciel commençait à s'assombrir, mais j'avais besoin de pleurer de tout mon soûl tranquille, dans un endroit où personne ne pourrait m'entendre ou me voir...
Je prétexte mon poisson quotidien, je m'empare de mon matériel de pêche et je longe "las ramblas" vers la crique du petit port. Je n'aime pas trop ce "quartier" hors saison touristique car seulement deux catalans y résident à l'année, ce qui donne à cette partie de fin de village des allures de "village fantôme". On n'y croise pas même un chat...
Bref, c'est le cœur lourd, les larmes chaudes et coulant ardemment sur mes joues, certaines dues au vent qui est vif ce soir là, que j'arrive sur mon lieu de pêche. Je m'installe. Le ciel s'assombrit et je dois m'aider de ma lampe frontale. Je calcule le sens du vent et je lance ma ligne dans le canal. Le soleil n'est pas encore couché et je mets ma polaire. J'attends dix bonnes minutes, rien.
Il fait presque nuit, je relance ma ligne. Le vent se lève ce qui la dévie sur les rochers d'en face. Je tente toutes les techniques. Je râle. Je perds le plomb, le ver, l’hameçon et un peu de ma dignité: je n'ai pas compté les vagues. Je coupe.
Le vent est fort, j'enfile ma veste. Je me mets à l'abri derrière une poubelle et contre le vent pour refaire ma ligne. Les lampadaires s'allument.
Je me remets en place, je regarde le vent, je compte les vagues et je lance. Cette fois, c'est bon.
Il fait nuit, je laisse ma lampe allumée près de l'entrée de ma ligne dans l'eau pour attirer les poissons. Le vent se lève.
Je regarde la source du vent dans le ciel: des gros nuages arrivent des montagnes. Je comprends que c'est tendu. Il ne me reste qu'une heure, deux au grand maximum. J'attends dix bonnes minutes, il fait nuit noire, le vent est fort, les seules lumières sont artificielles. Derrière moi les nuages et devant un ciel assez étoilé. J'ai à peine le temps de réaliser pleinement ce beau contraste que ma canne tressaille. Je n'ai pas à me battre longtemps, ce n'est pas un gros calibre. Je relève ma maigre et unique prise. Comme je le craignais: trop petite. Je la détache et la remets à l'eau. Le vent souffle de plus belle, doucement les nuages commencent à s'installer en face et voilent un peu les étoiles.
Je regarde le vent, je compte et lance. C'est bon: bien dans l’alignement du canal. Je regarde l'entrée de ma ligne avec ma lampe frontale pour les poissons. J'attends quelques minutes... Puis je ne sais pour quelle raison, comme dans un mouvement par réflexe, j'ai tourné la tête. Aucun bruit n'a pourtant attiré mon attention. Si je n'avais pas tourné la tête...
C'est ce qui fait que j'ai tant de mal à partager cette histoire.
Ce que j'ai vu est surréaliste au premier et second sens du terme.
J'ai du mal à croire moi-même à ce que mes yeux ont vu.
Je rappelle qu'à cette époque, il était inutile de me parler "extra-terrestre" sans que je ne m’esclaffe.
Je me souviens de ce que je voyais.
La rive d'en face, les vagues, les roches, les lumières orange des lampadaires et cette chimère : de longues jambes, qui ressemblent à celles des grenouilles, surmontées d'une tête de poisson à la verticale ; le tout en train de courir vers la mer. Mon cœur n'a fait qu'un bon. Le temps m'a semblé alors comme ralenti. La chimère "grenouille/poisson" courait et en quelques pas s'est "morphée" en petite silhouette "sticklike", effilée, mais bipède. La tête de genre humain. La figure a couru encore quelques mètres et a disparu comme dans une lueur.
Mon cœur est redescendu dans ma poitrine. Mes jambes sont devenues molles. J'ai posé ma canne, puis l'ai reprise pour ramener la ligne. J'essayais de garder mon calme, toute ma tête et de revoir ce que j'ai vécu. J'ai ajusté ma lampe pour vérifier que j'étais bien en lumière maximale lors de ces quelques secondes qui me parurent longues. Oui, c'est bon. Je me touche les yeux. Non je n'avais rien. J'ai bien vu ce que j'ai vu. La source principale de lumière éclairant la scène, était ma lampe frontale. Il y avait bien sûr d'autres sources de lumières secondaires émanant des lampadaires, mais ces sources étaient éparses et plus loin.
Je me rassemble, range ma ligne et mon matériel à une vitesse que je n'ai jamais égalé. Je déplie mon petit couteau, qui déplié tient à l'horizontale dans la poche arrière de mes jeans. Je prends mon barda et fais le "carré", le tour du "petit-port".
J'arrive devant les typiques plots blancs servant de barrière qui séparent les "ramblas" de la plage où j'ai vu cette chimère/métamorphose.
L'ambiance, les faits, le lieu glauque... Pour je ne sais quelle raison étrange je décide de dissimuler mon matériel de pêche au mieux dans le cas d'une éventuelle fuite et/ou dans l'espoir de le revoir. J'ai toujours ma lampe frontale. Je sors mon petit couteau de ma poche arrière, je le tiens dans ma main droite la lame le long de mon bras, "l'écorcheuse" vers l'extérieur.
Je passe les plots blancs et fais quelques pas sur la plage de sable et de roches. Je ne vois rien. Mes sens sont en alerte. Je rappelle que le vent est toujours très fort. Je regarde sur la gauche vers la première ligne que j'avais perdue. Je ne vois rien. Je regarde en face. La mer se lève. Je fais quelques pas. Je m'arrête. J’éteins ma lampe. Je ferme les yeux et respire le vent. Je ne sens rien dans l'air, mais mes sens sont en alerte. Je sors ma lame, rallume ma lampe frontale et fais quelques pas en arrière. Je ne suis pas rassurée. J'ai ressauté les plots blancs. J'ai pris mon matériel et je suis vite rentrée. Sur le chemin je ne pouvais m'empêcher de revoir ce que j'avais vu, de questionner ce que j'avais vu, tout en ayant peur de me rappeler de ce que je venais de voir, et sans trop rien y comprendre: sur quelques mètres dans la nuit, j'ai vu une chimère à corps de grenouille et tête de poisson à la verticale se morpher en petit, mais très petit, de ce que j'apprendrais dans le futur s’appeler, "petit gris"...
Pourtant je sais bien ce que j'ai vu.
Quelques jours après je suis retournée sur les lieux du "morphing" dont j'ai été témoin et de l'endroit où je pêchais. J'ai estimé la hauteur de la figure qui courait être entre cinquante et quatre-vingt-dix centimètres.
Après toutes ces années, je suis toujours sûre de ce que j'ai vu.
Je ne comprends toujours pas et je n'ai jamais rien revu de pareil.
Pour tout avouer, il m'a fallu un bon mois pour avoir le cran de partager ces courts instants.
Ce n'est pas une période dont j'aime me rappeler et c'est un moment de mon passé qui me met assez mal à l'aise. »
J’ai posé quelques questions auxquelles notre témoin a eu la gentillesse de répondre :
«- À quelle distance était-il de toi quand tu l'as vu ?
- L’orée des vagues, en face de moi, était à une dizaine de mètres et la figure était à une quinzaine de mètres. La lampe frontale que je portais lors des faits était une lampe de spéléo professionnelle avec une portée de 100 mètres en puissance maximale (j'utilise la même lampe dans mon travail sur les plateaux, juste pour te dire que je la connais bien).
- A-t-il changé de taille pendant sa métamorphose ?
- La chimère me paraissait un peu plus "grande" que le très petit gris effiloché de la fin. Mais est-ce un réel changement de taille dans la hauteur ? Je ne crois pas, je pense que la chimère me paraît juste plus "corpulente" en contraste avec ce "petit pantin" de fin de course.
- Il était de quelle couleur avant, en version grenouille ?
- La chimère avait des jambes couleur algue et la tête de poisson était couleur sardine, en fait la tête ressemblait à celle d'une sardine (jamais je n'aurais cru qu'un jour j'écrirais une phrase pareille).
Le tout avait des tons dans les bleus-gris et verts-gris pour les jambes. Je note tout de même que les lumières des lampadaires étaient tungstènes (assez orange dans les 3000°K) et ma lampe était froide (5600°K, voire plus en voltage maximal), ce qui devait renforcer les aspects froids du petit gris.
- À quelle vitesse se déplaçait-il ?
- Quand je suis revenue quelques jours après, en plein jour, j'ai fait une estimation. Je fais 1m75 et c'était pour moi la vitesse d'un "jogging très tranquille" sans vraiment trop forcer. 4 ou 5 km/h.
Ce qui est très étrange c'est qu'à force de revoir la scène, j'ai l'impression que la chimère courait "dans de la choucroute" alors que le petit gris donnait l'impression d'une réelle course; enfin dans le sens physique du terme: une masse animée se déplaçant dans un environnement physique et gravitationnel.
- Combien de temps l'as-tu vu ? Apparemment quelques secondes...
- C'est ça. Entre 5 et 7 secondes tout au plus. Mais ça m'a paru facilement le double, l'adrénaline je suppose.
- Quand il a disparu, il s'est évanoui sur place ? Tu parles d'une lueur. Tu as vraiment perçu un flash ? Si oui, de quelle couleur ?
- Il y a eu comme une faible lueur pendant un très court instant autour du petit gris dans sa course et c'est après qu'il s'est "évanoui", toujours dans sa course. Il a disparu un peu comme si dans Photoshop l'opacité de son calque était passée de cent à zéro en une ou deux secondes.
Je ne sais pas si je suis claire, mais c'est la meilleure métaphore dont je suis capable.
- Autre question que je pose à tous ceux qui me parlent de rencontres bizarres : as-tu vécu des phénomènes anormaux après cette rencontre ou as-tu fait des rêves qui sortent de l'ordinaire ?
- Après la mort de ma mère quelques mois après, on peut même compter en semaines, la lampe de sa table de nuit dans sa chambre s'allumait. Et oui, j'ai fait un rêve étrange après. J'étais dans un jardin près d'une grande maison, il faisait nuit et une petite boule de lumière est descendue du ciel. En fait c'était un vaisseau. Un peu comme le sac de Mary Poppins, une toute petite boule mais qui contient un équipement grandeur nature.
Je ne sais trop comment j'ai fini à bord, il n'y avait qu'un alien et l’ordinateur de bord. À un moment il a refusé de me laisser descendre et on s'est battus, c'est là que j'ai vu qu'il ressentait la douleur. Je lui ai fait une clef, on s'est retrouvés dehors dans le jardin, sa boule flottait au dessus de nous. On a parlé. Il m'a demandé de le laisser partir ce que j'ai fait. Depuis je n'ai plus jamais rêver de petit gris. »
Une fois n’est pas coutume, les illustrations de ce billet ont été réalisées par le témoin lui même. J’ai toutefois colorisé son 1er dessin et ajouté un fond.
N’hésitez pas à poser des questions ou à réagir.
Comme pour tous les témoignages présents sur ce blog, j’ajouterai ce lien vers des réserves d’usage qui ne sont en aucun cas à prendre comme un signe de suspicion à l’égard du témoin.
Est-ce que le témoin peut donner des détails sur la lampe qui s'allumait et s'éteignait, quel type de lampe, interrupteur, pendant combien de temps...
RépondreSupprimerTémoin 7 - 1/2
SupprimerLa lampe était une petite lampe de chevet tactile, à 3 intensités, branchée sur secteur. Elle avait environ deux ans d'usure au moment de son fonctionnement étrange. Rien de bien méchant, je veux dire ce n'est pas ce que l'on voit dans les films sur les poltergeists: pas de grésillement frénétique ou d'allumage continuel... Elle a commencé son dysfonctionnement quelques jours après le décès de ma mère et ça s'est étalé sur un mois.
Comme tous les soirs avant d'aller me coucher, étant seule à la maison, je vérifie que les portes, les fenêtres et les lumières soient fermées dans toutes les pièces. Je passe la nuit et le lendemain matin en rentrant dans la chambre de ma mère j'ai trouvé la lumière allumée. Au début, je me suis dit que ce devait être une mouche, un quelconque insecte ou araignée... Cependant je teste la lumière et je constate que celle-ci fonctionne correctement. Je n'y prête pas plus attention et je fais appelle à une dame du village pour qu'elle m'aide à nettoyer les lieux de fond en comble. J'ai fait moi-même le ménage complet dans la chambre de ma mère où j'y ai trouvé un cadavre de mouche près de la fenêtre. Je pense alors tenir mon coupable et que ça en resterait là.
Quelques jours après, belote: lampe allumée au matin. Je re-teste donc la lumière: elle semble fonctionner correctement. Je vais éteindre le compteur (j'en profite pour jeter un oeil sur les plombs qui semblent neufs). Je démonte la prise (toute l'installation électrique avait moins de 10 ans), rien ne semble anormal: tous les câblages sont propres. Je remonte la prise, rallume le compteur, et teste la prise à l'aide de mon multimètre. Conclusion: tout est bon. J'examine la prise de la lampe, le câblage... Je vérifie l'ampoule. Je branche la lampe sur secteur et vérifie au culot que le courant passe bien et au bon voltage, tout semble bon. Je remets l'ampoule et tout à sa place... Et je refais le ménage à fond dans ladite chambre. Là encore je me dis que c'est bon, que c'est une affaire pliée.
Témoin 7 - 2/2
SupprimerEt quelques jours après rebelote... Là je ne cache à personne que j'étais quelque peu agacée. Je vais vous épargner les heures que j'ai passé à vérifier prise par prise, interrupteur par interrupteur, plomb par plomb, les différents liens au compteur... Pour finir par conclure que les électriciens, qui ont fait l'installation, avaient fait du bon boulot et connaissaient leur métier. Dépitée, j'ai fini par démonter la lampe, ce qui me frustra encore plus: tout y était parfait. Excédée et à bout, je suis allée acheter une nouvelle ampoule, bien que l'ancienne fonctionnait parfaitement.
Je continue ma vie, en ayant quand même une petite appréhension quand le soir j'allais dans sa chambre baisser les stores ou à l'aube les lever... Quand un matin, fatalement, la lampe était encore allumée. Je ne sais pas pourquoi, alors que j'avais déjà vu ce phénomène, cette fois-ci j'ai vraiment eu cette onde glaciale qui est remontée le long de mon épine dorsale. Je n'ai même pas pris le temps de me coiffer, j'ai enfilé mes pantalons pour aller en vitesse au café du quartier. Ce café était tenu par une femme, il était donc plus fréquenté par des femmes avec une moyenne d'âge de 50 ans. La patronne qui est une amie n'a pas eu à me questionner longtemps avant que je ne vide mon sac. Elle m'a rassuré en m'expliquant que c'est un phénomène connu dans le folklore, pendant que d'autres femmes me parlaient d'insectes ou d'autres rejetaient la faute sur la mauvaise qualité des installations... Certaines m'ont même affirmé que j'avais dû oublier la lampe allumée dans la chambre, tout simplement... Bref, je rentre chez ma mère un peu à reculons. Le seul point positif était que dans quelques jours une amie viendrait me rendre visite. Elle allait m'aider à préparer mon départ définitif de Catalogne.
Ne comprenant pas la logique de l'au-delà, si au-delà il y a, je pensais naïvement que cette histoire de lumière serait belle et bien finie, n'étant prochainement plus seule dans les lieux.
Eh bien non! Mais ce qui me rassura, c'est que cette fois-ci, j'avais un témoin.
Je n'ai évidemment rien dit à cette amie. Je lui ai simplement expliqué que j’appréhendais d'aller seule dans la chambre de ma mère, ce qui était vrai. Tous les soirs et tous les matins, c'était devenu un rituel, nous y allions ensemble. Quand un matin, la lumière était encore allumée. Elle m'a demandé si c'était moi qui étais venue pendant la nuit allumer la lumière pour une quelconque raison et je lui ai demandé la même chose. Les deux réponses étaient négatives.
Le phénomène se reproduit une autre fois, puis les affaires étant en ordre et les cartons étant finis, nous quittâmes définitivement les lieux et la lampe.
Je n'ai jamais revu ce genre de phénomène.
Merci c'est un témoignage très touchant en effet, je me demande si cette description de petits êtres exogènes "farceurs" pourrait correspondre aux "...très petits individus qui se trouvent sur cette Planète..."
RépondreSupprimerLu dans cette fin de lettre D53
http://www.ummo-sciences.org/fr/D53.htm
Apparemment "ils accordent une grande importance aux manifestations artistiques accessibles par voie acoustique (musique et parole) et par voie gustative" ; cette pêche rituelle et dévouée pour rapporter du poisson frais les aurait peut-être touchés eux aussi ?
En tous cas merci encore et très bonne suite !