J’observais l’espace dérouler son manteau de velours constellé d’étoiles, bien installée dans ma combinaison de vol. Tout était tranquille. Mes compagnons de voyage étaient perdus dans de mystérieuses activités de contrôle ou de loisirs virtuels.
Lorsque, tout à coup, un faisceau de lumière bleutée envahit l’UEWA, semblant transpercer une paroi. Aveuglée, je me sentis enveloppée dans une onde de chaleur intolérable bientôt suivie par un froid glacial lorsque, soudain, le sol se déroba sous moi. J’étais en train de léviter, transportée par la lumière. Terrorisée, je me sentis partir à travers les murs de notre soucoupe. Je n’eus même pas le temps d’appeler à l’aide. Je flottais désormais, glacée, quasi-paralysée par une peur sans nom dans le vide intergalactique. Je vis une ombre gigantesque et sombre devant moi avant de perdre connaissance. Lorsque j’ouvris les paupières j’étais étendue, nue, sur une table qui épousait mon corps. J’étais incapable de bouger. Un appareillage rond avec de multiples extensions brillantes surmontait l’ensemble. L’éclairage blanc était intense et aveuglant. Je sentis une horrible douleur derrière l’oreille gauche, comme si on m’électrocutait. Je fis tourner mes yeux dans cette direction pour tenter de voir ce qui se passait et là, entre mes cils, j’aperçus les yeux caractéristiques d’un visage ummite penché sur moi avec une longue aiguille métallique. Je ne pouvais parler et encore moins crier. Ma vision de coin était trouble. C’est alors que la tête de l’inconnu se rapprocha de moi pour se placer à quelques centimètres seulement de mon propre visage. Son aspect changea. Elle devint piriforme et sombre. Ses yeux s’agrandirent démesurément, s’étirèrent comme pour englober ma vision. Ils devinrent noirs comme le fond de l’enfer.
Je me sentis tomber à l’intérieur de ce regard insupportable et poussai enfin un horrible hurlement.
«Ben quoi, ça ne va pas?»
Lark était penché sur moi, l’air vaguement inquiet.
«Pff, elle a été victime d’un cauchemar. Voilà à quoi mènent vos détestables habitudes terriennes de vous endormir sans être passé par une phase de méditation, indispensable pour un sommeil réparateur…,se prononça laconiquement DIUUL.»
Encore sous le choc, je ne répondis rien, mais mon expression devait traduire le ressentiment intense qui monta en moi en entendant cette conclusion.
«En outre, cela réduit certaines réponses de l'amygdale, les pulsions d’ordre émotif qui viennent entraver une conduite rationnelle et équilibrée, crut bon d’ajouter notre ummite de service.»
Je pris une profonde inspiration et serrai les poings. Notre voyage en commun n’était pas terminé alors je devais prendre sur moi.
J'aime de moins en moins les voyages. Pourquoi ? Parce qu'il y a toujours des adieux temporaires qui sont déprimants.
RépondreSupprimerGros bisous !
Hum, c'est comme cela que l'on devient ermite! Lol
RépondreSupprimerEt de toute façon, tu n'as jamais aimé les voyages...
Gros bisous